Quiconque a un jour l`occasion de voir le mime René Quellet dans son nouveau spectacle «le fauteuil» ne devrait pas le laisser passer. Il présente de façon artistique ce qui nous touche. Pour illustrer cela, voici un passage modifié de ma critique dans lancien «Badener Tagblatt». C`est dans son fauteuil que Quellet se retire quand les conditions du milieu deviennent trop agressives: l`air empuanti, puis le bruit d`enfer, comme un vieillard, devant le trafic plus assourdissant qui n`est plus capable de traverser la rue. Quellet considère aussi lephénomène de la guerre encore invaincu comme destructeur du milieu.

La scène dans laquelle il joue le role du soldat à la guerre, et surtout la scène ou le soldat meurt deviennent un puissant réquisitoire de l`attitude indigne de l`homme. Mais toujours le clown réapparait subitement. Le rire provoqué est si naturel, si spontané, si libéré. Pourtant on est invité à prendre connaissance de façon prépondérante. Ceci constitue un avertissement, de se servir de la technique, ce que Quellet fait du reste très habilement avec lumière et son, mais de ne pas se laisser dévorer, isoler, détruire par la technique.

Anne Escande et Pierre Mollet
BLAues BLAtt 1974